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dimanche 3 février 2013

Choisir un super livret ou un livret A

Les livrets A et autres LDD, assurent une parfaite liquidité et des rendements exonérés d’impôts. En complément, les promos sur les super livrets offrent de belles opportunités sur une courte durée. A l'heure de mettre un peu d'argent de côté sur un livret, beaucoup d'épargnants se demandent donc quelle option choisir...

Utilisez les livrets réglementés

Pour les ménages imposés, compte tenu des taux de marché actuels, le Livret A reste souvent la solution la plus rémunératrice et la plus simple. Son taux de 1,75% n'est pas extraordinaire mais au moins, il est net.
Un ménage non imposé recevra comme tous 1,75% sur un Livret A. Sur un livret bancaire, il sera en revanche redevable des cotisations sociales de 15,5%. Au-delà de 2,08% de rendement brut, le livret bancaire restera donc intéressant.
Un ménage dont le taux marginal d'imposition est à 14% devra lui obtenir plus de rendement pour concurrencer le Livret A. En deçà de 2,5% de rendement brut, sont rendement net sera inférieur à celui du Livret A.
Les plus gros patrimoines verront dans les super livret une solution de placement aux plafonds élevés, en dépit d'une rémunération modeste sur la durée... Enfin, du fait de leur taux promotionnels, ces super livrets semblent particulièrement adaptés aux épargnants ayant une forte somme à placer sur une courte durée, tel un produit de cession en attente de réaffectation.

Optimiser les livrets réglementés

Il est possible d’ouvrir un Livret A par personne et de détenir en plus un LDD par contribuable (deux pour un foyer fiscal).  En complément de ces deux livrets, les parents peuvent ouvrir un Livret jeune à leur enfant âgé d’au moins 12 ans et y accumuler jusqu’à 1.600 euros. Ce placement est rémunéré à un taux net qui varie selon les établissements, mais reste toujours au moins égal au taux du Livret A. Actuellement, les Livrets jeunes sont rémunérés entre 2,5 et 4%.
Quel que soit le livret choisi, le calcul des intérêts est le même : versés une fois par an en début d’année, ces derniers sont calculés selon la règle de la quinzaine. Vos dépôts génèrent des intérêts à partir de la quinzaine qui suit, inutile donc de déposer et retirer des sommes la même quinzaine, elles ne vous rapporteront rien. Pour optimiser vos intérêts, réalisez plutôt vos versements le 15 ou le 30 du mois, et vos retraits le 1er ou le 16 de chaque mois.

vendredi 1 février 2013

Épargne record des Français

Selon l'Insee, le taux d'épargne des ménages français a atteint 16,8% de leur revenu disponible brut en 2011. Les Français, dont on dit qu'ils sont exsangues, lessivés par la crise, qu'ils n'arrivent plus à boucler leurs fins de mois, ceux-là même dont on dit qu'ils tapent dans leur "bas de laine", mettent 1€ de côté pour 6€ de revenus. Jamais depuis 1983, les Français n'avaient eu une épargne aussi importante.

Épargne record

Pour commencer, il est important de mettre en perspective ce taux sur une longue période :
taux d'épargne
taux d'épargne
Après une forte chute entre 1974 et 1987, il y a eu une forte remontée entre 1988 et 1994 mais ce taux est depuis lors en légère hausse seulement. Et n'atteint pas les records enregistrés dans les années 60/70. Après une forte chute entre 1974 et 1987, il y a eu une forte remontée entre 1988 et 1994 mais ce taux est depuis lors en légère hausse seulement. Et n'atteint pas les records enregistrés dans les années 60/70. Au passage, la Belgique et l'Allemagne sont à des niveaux similaires. Dire que le taux d'épargne des Français frôle les 17% ne signifie pas qu'ils consacrent une partie aussi importante de leurs revenus à jouer en bourse, alimenter leur Livret A ou leur assurance-vie. Le taux d'épargne inclut les remboursements pour un achat immobilier. Si vous payez chaque mois 800€ de remboursement d'emprunt pour votre appartement, c'est donc de l'épargne. Par contre, si vous payez chaque mois 600€ de loyer, c'est de la consommation! Ce n'est pas faux (bien que l'on pourrait dire que l'achat est un investissement) mais la spécificité de l'immobilier est que l'on habite dedans.
comparaison épargne et investissement en logement
comparaison épargne et investissement en logement
On s'aperçoit alors que, à part une chute en 1987-1988 (fin de la période de désinflation compétitive des années 80), le taux d'épargne est relativement stable autour de 6-7% sur la même période. C'est l'investissement en logement qui fait toute la différence. Ainsi, les années 60-70 ont vu un investissement massif dans l'immobilier avec une accession toute aussi massive à la propriété, bien aidée par l'inflation. Et, depuis le début des années 2000, bulle immobilière oblige, ce taux est remonté mais dans des proportions beaucoup plus raisonnables.

Taux d'épargne et crise

L'argument de la constitution d'une épargne de précaution en temps de crise n'explique pas tout. Certes, on observe bien des petites pointes du taux d'épargne en période de ralentissement économique. Cependant, si le taux d'épargne est très élevé en France, on peut y trouver d'autres argument :
  • L'usage du crédit : En France, contrairement aux pays anglo-saxons (États-Unis, Royaume-Uni, Australie), le recours au crédit est historiquement peu important,
  • La démographie et le mode de financement de la sécurité sociale : En France, les tranches de populations les plus âgées ont un taux d'épargne élevé, ce qui est contraire à la théorie économique. Cette anomalie s'explique par la générosité de notre système de retraite par répartition. Dans l'ensemble, les retraités n'ont pas besoin de puiser dans leur épargne pour maintenir leur consommation au niveau désiré. 

Taux d'épargne et économie nationale

Certains experts rêvent donc d' un taux d'épargne plus faible qui permettrait la France d'avoir un moteur de la consommation plus solide. Sauf que la consommation est déjà le principal moteur de la croissance française et qu'il surprend même par sa résistance en temps de crise. De plus, avoir un taux d'épargne élevé a aussi ses avantages. Si les ménages épargnent, ils peuvent financer la dette publique, ce qui rend le pays moins dépendant des capitaux internationaux. Cette idée est parfaitement illustrée par la crise actuelle. Les pays attaqués sur les marchés - Grèce, Espagne, Portugal - sont ceux qui possèdent un taux d'épargne faible et un déficit extérieur important. En d'autres termes, ces pays vivaient au dessus de leur moyens. L'un des enjeux majeurs, pour eux, est désormais d'accroître leur taux d'épargne. 
Enfin, sans épargne élevée, il y aurait moins de solidarité intergénérationnelle. Or celle-ci joue un rôle de plus en plus important dans l'achat d'un bien immobilier vue la flambée du prix de la pierre ces dernières années. Malheureusement, une proportion importante de l'épargne des ménage (et surtout de leur pouvoir d'achat) passe néanmoins dans l'immobilier et ça c'est un gros problème...
Un dernier point à noter est que si les plus aisés épargnent 35% de leurs revenus, les 20% les plus modestes n'épargnent pas du tout.